mardi 26 février 2013

688 raisons d'espérer

Je me suis levée relativement tôt pour aller faire ma prise de sang. J'avais, c'est étonnant, super bien dormi et n'ai pas traîné, après avoir avalé mon acide folique j'ai sauté dans la voiture et suis allée au labo. Je n'avais pas de monnaie pour le parcmètre et ai misé sur la chance... 

Je me suis annoncée et très vite après un infirmier est venu me chercher. Je me suis installée, il a vu que mon médecin avait demandé les résultats en urgence. Il m'a demandé, en précisant qu'il ne voulait pas être indiscret, si c'était désiré. J'ai dit que c'était plus que désiré, que c'était une FIV et que ça avait été plutôt compliqué, je n'ai pas dit que c'était un DO parce que ça ne se fait pas chez nous. Je ne voulais pas qu'il me regarde comme une bête curieuse.

Mais il était très gentil, il m'a dit: "Oh j'espère vraiment que ce sera positif, vous savez, j'ai une certaine expérience parce que ma soeur a aussi fait plusieurs FIV, mais maintenant, rassurez-vous, elle a un petit garçon". Il m'a parlé de l'attente, de la souffrance de sa soeur... ces choses qui font notre quotidien. J'ai décidé de prendre ça comme un bon présage. 

Il m'a proposé de prendre un café ou un chocolat au distributeur. J'ai pris un chocolat parce qu'il n'y avait pas de déca et je me disais... 

De retour à la voiture, j'avais une prune, mais je m'en fichais royalement. Je suis remontée dans ma voiture, ai allumé la radio et il y avait une émission sur les nausées liées à la grossesse. J'ai décidé de prendre ça comme un bon présage.

Ensuite j'ai fait ce que j'avais à faire, la tête ailleurs bien sûr, mais j'ai donné le change. 

En début d'après-midi je suis allée acheter une carte pour une collègue qui a accouché. J'ai été chargée du cadeau collectif... J'ai décidé de prendre ça comme un bon présage.

A 16h30 je n'avais pas de nouvelles. J'ai commencé à me dire que ça, c'était pas forcément un bon présage. Peut-être n'aurais-je pas le résultat dans la journée, peut-être le résultat était-il incertain et ils devaient recommencer l'analyse ou je ne sais quoi... J'ai appelé mon médecin. L'assistante m'a dit qu'elle allait voir avec le labo. Elle m'a rappelée un quart d'heure après et elle m'a dit que c'était positif.

J'imagine que les autres filles se contentent de ce mot-là. Mais les fiveuses demandent: "combien?" Et elle m'a donné le taux: 688! Qu'est-ce que vous en pensez?

J'ai appelé mon chéri, je crois qu'il allait pleurer. J'ai dit: "c'est positif", il a dit: "combien"? Il m'a avoué qu'il était sûr que ça n'avait pas marché. Je lui ai avoué que j'étais sûre que ça avait marché. Il ne me l'avait pas dit pour ne pas me démoraliser, je ne le lui avais pas dit pour ne pas lui donner de faux espoirs.

Après j'ai annoncé ça à ma mère qui était là cet après-midi pour attendre avec moi (j'avais congé et c'est dur d'attendre sans avoir rien à faire). Elle a appelé mon père et moi j'ai appelé la clinique. J'attends la suite des instructions. 

J'essaie de trouver un équilibre entre la joie (putain, ça a marché, quand même!) et l'inquiétude qui ne me lâchera pas avant... le prochain test déjà jamais. Difficile de sauter de joie après tous ces doutes, c'est pas une explosion, plutôt un coup de massue ou une impression de léviter... je suis dans le coton...

Merci les filles pour vos messages, pour avoir pris de mes nouvelles et m'avoir rassurée. J'espère que tout bientôt d'autres tests positifs s'annonceront dans la blogosphère. Je pense fort à vous, à toutes les annonces de tests négatifs, à toutes les annonces de grossesse qui nous mettent le moral dans les chaussettes... aujourd'hui c'est moi la salope pour qui ça a marché, j'ai de la peine à y croire et j'espère que vous pourrez prendre ça comme un bon présage...

dimanche 17 février 2013

Je suis malade, complètement malade...

Ou plutôt: je suis balade, comblèdement balade... 

Eh oui, le retour n'est pas des plus faciles: jeudi soir mal de tête abominable, vendredi toujours mal à la tête et grosse crise de nerfs pour une broutille, samedi idem. Samedi soir, rhume, maux de gorge et un peu de fièvre. Aujourd'hui: gros rhume, mal au ventre, à la gorge, mal partout en fait, boutons sur le visage... et super inquiète pour les trois flocons. Peuvent-ils s'accrocher dans ces conditions

Je m'en veux à mort de ne pas avoir su garder mon calme. Une fois de plus je me suis laissée dépasser par mes émotions et maintenant c'est le corps qui flanche. Je cherche des signes que je ne trouve pas, j'ai peur d'être responsable en cas d'échec. 

Bien sûr j'erre sur google à la recherche de réponses et j'en trouve, souvent rassurantes, parfois pas. Bien sûr il y a des filles qui ont été malades pendant la nidation et qui ont eu des jumeaux ensuite, bien sûr il y a des filles qui tombent enceintes naturellement et qui dans les deux premières semaines sont malades, picolent, fument, mangent n'importent quoi et se font des rails de coke. Mais l'expérience à montré que je ne suis pas ce genre de fille. Chez moi la grossesse est fragile autant qu'elle est désirée. Alors pourquoi? Pourquoi suis-je une hystérique pathologique qui ne peut pas s'angoisser sans péter un plomb? Pourquoi faut-il que j'attrape maintenant le rhume alors que je ne suis jamais malade? Comment dites-vous? Ah, je somatise... NON?! pas du tout mon genre! 

La question de savoir si les embryons se font la malle quand on va faire pipi semble résolue, mais il s'agirait désormais de déterminer s'ils s'accrochent même quand on: 
  • s'arrache les cheveux en pleurant 
  • se mouche à la elephant style toutes les 5 minutes
  • a de la fièvre
  • ne sent rien du tout
  • n'a pas écouté le CD d'hypnose deux jours de suite (je jure que je m'y remets dans l'heure)
  • s'engueule avec l'hôtesse de l'air
  • envoie balader son mari qui finalement n'y est pour rien 
  • y pense tout le temps 
  • ...
En gros: panique à bord mesdames. Alors si vous tenez un témoignage hyper rassurant du style la fiveuse qui a eu une grippe, a fait un combat de catch et n'a eu aucun symptômes après son TEC et qui a quand même eu un/deux/trois enfants en bonne santé, alors je suis preneuse! 

Et si ça marche, promis, je ne serai plus méchante avec mon mari ni avec aucune hôtesse de l'air. Enfin, je promets que j'essaierai. 

vendredi 15 février 2013

3e voyage à Barcelone

Pré-TEC

Quand je me suis levée le 11 février et que j'ai vu que la neige qui avait commencé à tomber la veille avait continué son oeuvre, je ne me suis pas trop inquiétée parce que j'avais lu un article tout à fait rassurant qui précisait bien que l'aéroport était prêt à affronter des hivers bien pires. 

J'ai donc trouvé ça terriblement beau, j'ai chaussé mes plus belles bottes de neige et suis allée me balader, émerveillée.

Quand je regarde cette photo je me
 dis que j'aurais quand même 
dû me douter que ça allait mal tourner!

De temps en temps, j'allais quand même sur le site de l'aéroport et à un moment un cadre rouge est apparu à l'écran: en raison du retard pris le matin pour déneiger le tarmac (3 heures), certains vols ne partaient pas, il fallait consulter notre compagnie d'aviation. Quand ta compagnie d'aviation est une compagnie lowcost, cette même compagnie qui t'a fait rentrer de Berlin en 36 heures... tu commences à t'inquiéter, quand même. Mais nous étions chanceux: notre vol était toujours annoncé. 

On est quand même partis relativement tôt de la maison parce que les bus étaient aussi perturbés. J'ai bravement porté ma valise à bouts de bras en enjambant le montagnes de neige qui nous séparaient de l'arrêt de bus et ai attendu patiemment, les pieds mouillés mais pleine d'espoir quand même. 

La clinique a appelé pour me demander si c'était toujours bon pour le TEC du lendemain, s'ils pouvaient bien procéder à la décongélation. J'ai dis oui, parce que j'y croyais moi à ce vol! Un bus est arrivé, on est partis. Tout allait plutôt pas mal.  

Alors qu'on était en route on a reçu un SMS de la compagnie qui nous annonçait l'annulation du vol. Heureusement mon mari a pu réserver un vol pour le soir, mais rien n'était certain encore quant à son départ. Là, je me suis mise à pleurer, j'avoue. Je ne savais pas s'il fallait appeler la clinique pour retarder la décongélation mais mon mari était sûr qu'on y arriverait: au pire, on aurait pris la voiture. 

On est rentrés à la maison et j'ai pleurniché devant "Toute une histoire" en écoutant des témoignages de parents qui avaient perdu un enfant. Ambiance. 

Finalement donc nous sommes repartis pour l'aéroport et la dame nous a dit que s'il ne se remettait pas à neiger, on partirait. On a mangé un morceau et acheté des revues. Quand on est arrivés à la porte d'embarquement, il y avait une splendide baie vitrée et derrière: la NEIGE qui tombait à nouveau à gros flocons! Bref, on a quand même embarqué, on est arrivés tard mais à temps! 

TEC 

Cette fois, j'ai moins bu (moins d'un litre) et nous sommes allés à la clinique en taxi. Je suis donc arrivée dans un bien meilleur état que la dernière fois. Je pensais boire encore un peu dans la salle d'attente (équipée d'une machine à café et d'une fontaine à eau).
Assez vite une infirmière est venue nous chercher, on a laissé nos cafés fumants et elle nous a menés dans la petite pièce où tu te prépares avant les transferts et où tu te reposes après

 
On a enfilé chaussons, tenues et charlottes et on a attendu qu'on vienne nous en dire plus. En même temps, on était déjà bien rassurés parce qu'on se disait qu'ils ne nous auraient pas fait mettre la tenue si la décongélation avait foiré. 

Le biologiste et la traductrice sont venus nous exposer la situation: les trois embryons avaient supporté la décongélation (100% bordel!). Ils étaient tous les trois aptes à s'implanter (théoriquement). Alors on a réfléchi un peu: au départ on ne voulait pas dépasser les deux embryons par tentative. Mais recongeler l'un des trois signifiait aussi qu'on pouvait le perdre... Au mieux on serait revenus pour transférer un seul embryon, et comme ça a déjà raté avec deux... J'ai demandé les chiffres: la biologiste a dit qu'en cas de réussite de l'implantation, la probabilité d'avoir trois bébés était de 5%. Finalement, on a décidé de tenter et de transférer les trois. 

Ensuite on a rejoint la salle pour le TEC avec l'infirmière. Le médecin s'est présenté et je me suis installée. Pendant tout le temps du transfert il me disait: "vous voyez madame, regardez, vous voyez, c'est très djoli..." et ensuite avec mon mari on s'est bien marrés en pensant que c'était surement le genre à répéter: "tu la sens, hein, tu la sens" quand il fait des bébés l'amour. A part ça, je l'ai trouvé assez touchant et vraiment gentil. Très préoccupé de moi, de comment je me sentais... 
 
Post-TEC 

On a pu retourner ensuite dans la petite salle et j'ai pu faire pipi (c'est donc le 2e médecin qui m'y autorise et je peux donc assurer que oui, on peut aller aux toilettes après un transfert). Je me suis installée sur le fauteuil et j'ai écouté le CD d'hypnose. Après environ une demi-heure, on a pris un taxi et on est rentrés larver à l'hôtel. 

Ensuite, 24h de repos complet, comme recommandé par le docteur. Ensuite on a quand même à nouveau profité de Barcelone mais un peu au ralenti quand même. Quelques balades, achats, bons repas... pas d'ascension de la cathédrale ou autres exploits touristiques. J'ai adoré Barceloneta.

Un équilibre précaire qui symbolise un peu mon état du moment.


Après, et bien il a fallu rentrer...
Petite altercation avec une hôtesse de notre compagnie d'aviation adorée qui voulait que je mette mon bagage en soute. Je ne voulais pas car j'avais les médicaments dedans et avais trop peur que la valise se perde. Je me suis accrochée à ma valise avec une énergie folle et tout à coup suis devenue quasiment bilingue pour parlementer: et elle n'a pas pris ma valise. Faut pas m'emmerder quand je reviens de mon TEC! 


Voilà, c'était notre troisième voyage, je reviens avec trois raisons supplémentaires d'espérer, j'espère avoir gagné en zénitude et affronter les résultats plus sereinement que la dernière fois.